Biographie

Pour SHG, la peinture peut être considérée comme une libération. La danse, qu’elle a enseignée à Limoges, fut sans doute la première étape sur son parcours artistique. Puis il lui fallut ensuite trouver la confiance suffisante pour franchir les autres étapes. C’est bien là d’ailleurs la « grande affaire » de toute création : Faire sourdre cette puissante expression que la pesanteur des jours nous contraint souvent à enfouir au plus profond de notre être. SHG se consacre à ce travail avec les interrogations qui sont celles d’une artiste capable de donner du sens à ses doutes. Privilégiant l’acrylique et le collage sur papier marouflé, mais également le pastel gras et l’encre, chacune de ses œuvres nous plonge dans un univers qui n’est jamais clos. Ses tableaux abstraits, de l’épaisseur magmatique aux tourbillons anthropomorphiques, parviennent ainsi à créer ces effets de jaillissement qui cassent les lignes et bousculent les couleurs. Pour l’exposition « rencontres », l’artiste a choisi de présenter des portraits. L’inspiration lui est venue tout naturellement, en observant des étudiants, ses voisins, dont les gestes, les mouvements et les attitudes sont devenus ces visages et ces corps que les couleurs rendent présents au monde. Et si les yeux sont absents des visages, les corps, eux, deviennent ces regards que SHG pose sur l’autre. Les silhouettes sont emplies de couleurs brouillées, comme l’expression ultime de l’indéfini. Le tableau ne montre pas, en effet, ce que chacun d’entre nous peut déjà connaître ou reconnaître, il devient au contraire, la possibilité de l’autre, unique et non reproductible. Voilà certainement le fil rouge d’une œuvre qui noue son propos autour d’une profonde et durable interrogation sur l’invisible présent.

Franck Michel